Un peu de sucre dans la tempête : Riders to the Sea de Ralph Vaughan Williams


Petit crochet par un théâtre qui ne présente habituellement pas de l'opéra : l'Athénée - Louis Jouvet.

Du 8 au 11 avril, il y avait un spectacle autour de "Riders to the Sea" de Ralph Vaughan Willams (1937), un spectacle parti de Reims qui terminait là une grade tournée française avec une jeune troupe assemblée pour l'occasion.

C'était l'occasion de découvrir un opéra de ce compositeur qui ne hante pas les maisons d'opéra, on ne peut pas dire.

La pièce est de John Millington Synge, poète errant irlandais, écrite en 1903. L'action se déroule aux îles d'Aran dans un univers âpre et violent. Cela peut évoquer les Pécheurs d'Islande de Pierre Loti, mais dans un univers encore plus désolé. Synge écrit dans "Les Iles d'Aran" : "Dans ce cri de douleur, la conscience intime semble se mettre à nu pour un instant et révéler l'état d'âme d'êtres humains qui ressentent leur isolement face à un univers dont les vents et les flots leur font la guerre. Ils se taisent habituellement, mais en présence de la mort, tout simulacre d'indifférence ou de patience est oublié, et ils hurlent de désespoir, pitouablement, devant l'horreur du destin auquel ils sont tous condamnés". (cité dans le programme, traduction de P. Leyris).

C'est sombre et beau. J'ai eu le sentiment que la musique de Ralph Vaughan-Williams affadissait ce sujet. C'est beau à entendre, une belle envolée lyrique à l'anglo-saxonne qui évoque la musique de films, mais ça tourne en rond au bout d'un moment, et cela paraît très sucré par rapport au texte. De belles insertions de mélodies irlandaises, très bien orchestrées.

Ce que j'ai préféré, c'est le cycle de mélodies sur des textes de Stevenson, en début de spectacle.

Bonne interprétation des chanteurs : Jacqueline Mayeur, Patrice Verdelet, Elsa Levy, Sevan Manoukian. Excellent petit orchestre du Grand Théâtre de Reims et du chœur Thibaut de Champagne dirigé par Jean-Luc Tingaud.








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Commentaires

DavidLeMarrec a dit…
Je partage tout à fait ton sentiment.

1) C'est adorable.
2) Ca tourne totalement en rond sur la durée d'un opéra : c'est vraiment très beau, mais tout le temps la même beauté, comme si la même harmonie était sans cesse convoquée, et puis les flots de cordes, la rondeur généralisée, etc.
3) Le cycle de Stevenson est très chouette, et en plus bref.

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