Tosca - Puccini - Opéra Bastille


Après la Traviata, l'opéra considéré comme le plus "public" est certainement Tosca de Puccini, et l'opéra de Paris programmait les 2 simultanément cette saison. Cette tentative de faire quelques salles bien remplies sans difficultés a mal tourné en raison des grèves d'octobre et de novembre.

Cette Tosca était présentée dans une ancienne mise en scène de Werner Schroeter, littérale comme on n'en a plus beaucoup l'habitude à Paris, et d'un littéral pas très inspiré avec des costumes franchement laids et un décor pas si horrible mais bof. Le gros point faible est l'absence apparente de direction d'acteurs, excepté un cérémonial de chandeliers bien confus en fin d'acte II, et une histoire d'homosexualité nécrophile entre soldats en début d'acte III, mais mimée et pas limpide du tout.

J'ai profité des places à 5 euros pour vois deux fois cete production avec les deux castings proposés : Sylvie Valayre, Marcus Haddock et Samuel Ramey, puis Catherine Naglestad, Vladimir Galouzine et Franck Ferrari.

Une mise en scène aussi tristounette fait regretter les interventions alla Marthaler ou Haneke, ici c'est rantanplan au possible, il ne se passe rien.

A tel point qu'il s'est passé entre les deux représentations une chose étrange : suite à un mouvement de grève, la représentation par le casting Naglestad s'est déroulée sans décors, l'immense scène de Bastille noire et vide. Et cette représentation était bien plus animée et théatrale que la production "normale" avec décors. Et je ne dis pas cela pour plaisanter, c'est la pure vérité. Je me demande ce qui a pu provoquer une telle contradition, peut être simplement la volonté des chanteurs de faire au mieux et d'offrir au public un spectacle qui tienne la route, en tout cas leur engagement était total dans cette mise en scène nue, et ils faisaient vivre la pièce un schtouilla grandiloquente de Victorien Sardou.

Le troisième acte était hypnotique, avec les seuls deux héros sur scène, mimant l'action et la présence d'autres figurants sans jamais être ridicules.

Tosca fonctionne bien dans une certaine abstraction, et n'a pas besoin de commentaires lourdingues. A propos, qu'est ce que l'immense truc hideux qui ressemble à un ange géant dans une pose lyrique et qui sort de la scène à la fin ? Une allégorie de la liberté ou quelque chose du genre ? C'était à la mode au début des années 1990 quand cette mise en scène a été conçue ? En tout cas beurk.

De ces deux castings, la personnalité qui se détache est Catherine Naglestad, très humaine dans le rôle de Floria Tosca. Ensuite le Mario le plus convaincant et le plus musical était sans doute Marcus Haddock, et le Scarpia le plus malsain sur scène Samuel Ramey, avec de beaux restes de sa gloire passée. Il serait injuste de dire que les autres chanteurs étaient mauvais, au contraire, ce qui était remarquable dans cette production est l'homogénéïté de l'ensemble. Sylvie Valayre actrice moyenne, Vladimir Galouzine un peu lourd dans son chant

De belles soirées d'opéra.

Commentaires

Anonyme a dit…
C'est un peu bête, comme tu as déjà tout dirtyspoilé ailleurs, on ne sait plus qu'ajouter. :-s
Fanch a dit…
Mais j'ai toujours au moins un lecteur fidèle :)

Je vais tenter de relancer ce blog, au moins je me sens tranquille pour dire ce que je veux.

Articles les plus consultés