Les Aventuriers de la mer - Robin Hobb


Ahlala la littérature Geek. Je me suis laissé convaincre par ce cycle mélange de piraterie (j'y peux rien, les histoires de pirates, même quand c'est nullissime, ça m'amuse) et d'heroic fantasy (j'y peux rien, je suis tombé dans le jeu de rôle quand j'étais petit).

Je viens donc de finir ce tome 9 et dernier des " Aventuriers de la mer" (The liveship traders) , correpondant à 3 tomes de l'américaine Robin Hobb, écrivaine heroic fantaisiste américaine de best sellers. Son grand succès est " L'assassin royal" ( The Farseer Trilogy ) que je n'ai pas lu mais se déroule dans le même univers. J'ai d'ailleurs cru comprendre qu'une partie de la trame des aventuriers de la mer expliquait certains évènements que l'on peut lire dans l'Assassin Royal.

Est ce que c'est bien ? Oui et non. J'ai dévoré les 9 tomes, donc c'est prenant, mais il y a un côté trop bien huilé dans toute cela. A la lecture du dernier tome, tout s'éclaircit, en bien et en mal. Je pense que Robin Hobb (cest un pseudo, elle s'appelle Margaret Astrid Lindholm Ogden)applique des recettes préconçues.

Il y a une dizaines de trames différentes qui s'entrecoupent, et qui s'uniront (évidemment ) dans le dernier tome. J'imagine bien Robin Hobb avec un graphique des histoires et des personnages, et écrivant ses livres comme une sorte de formalité un peu fastidieuse.

Pourtant, pourtant, ça n'est pas si mal que ça. Qu'est ce qui fait que ça marche alors ? Pas l'écriture, terne et fonctionnelle. Pas l'originalité, tout cela est du réchauffé de chez réchauffé. D'ailleurs c'est sans doute un élement rassurant, il n'y a pas de côté aventureux ou expérimental dans son écriture, c'est tranquilou et bien fait.

Ce qui marche c'est la dimension " Jeu de rôles " poussé à sa perfection. Chaque personnage de la saga a été écrit avec soin et attention. Une grande logique, Robin Hobb a étudié ou non la psychologie, mais en tout cas elle maîtrise ce domaine à la perfection. J'ai pensé au gourou Boris Cyrulnik et ses théories de la " résilience ", car chaque personnage des aventuriers de la mer va de traumatisme en traumatisme, et la question sera toujours de savoir s'il pourra les surmonter et construire sa " véritable " personnalité.

Ainsi, il n'est question que de loyauté, de trahison, de dissimulation, d'alliances contre nature. Mais tout est toujours construit au regard de la psychologie. Il n'y a pas une seule fois, dans les 9 volumes, d'incohérence flagrante, tout paraît s'emboiter comme un mecano.

Alors, au final que dire ? De la littérature commerciale ? Oui. De la littérature Geek ? Oui et non, ce n'est pas assez délirant. Une bonne histoire de pirates ? Non, il manque une véritable révolte, c'est trop sage, les hiérarchies sont trop respectées. De la bonne héroic fantasy ? Mwoui, mais sans une originalité qui le démarquerait. De la littérature Harlequin ? Par certains côtés, le dernier tome est presque comique à ce niveau. Un livre de gourou ? Oui, Robin Hobb pourra toujours se reconvertir si le succès de sa prose diminue. Un bon livre ? Oui, si le critère d'un bon livre est un livre qu'on ne quitte plus une fois commencé. Non, si un bon livre est un livre qui apporte quelque chose de nouveau ou d'original.

Commentaires

Zoga_ a dit…
De la littérature geek ? C'est quoi de la littérature geek ? Au moins pour ces romans on est pas enseveli sous une prose lourde comme un cheval mort.
Anonyme a dit…
Vous vous prenez pour un grand critique, je vous conseille de garder le nez dans vos romans de gare.

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