Charlemagne Ischir Defontenay - Star ou Psi de Cassiopée



Je suis tombé sur ce livre par hasard, de Charlemagne Ischir Defontenay : Star ou psi de Cassiopée est un des premiers texte sde science fiction, qui décrit un monde original, non terrestre.

Paru en 1854, après la mort de son auteur en 1850 à l'âge de 37 ans. Etrange ouvrage, ui peut faire penser au canular mais n'en est pas un. Redécouvert de temps en temps, il est republié car il fascine par son incroyable originalité, puis retombe dans l'oubli car tout cela est un peu décousu. Parmi ses admirateurs stupéfaits, il faut comptyer Raymond Queneau. Il fait l'objet d'une traduction et d'une publication aux Etats Unis.

La narration est heurtée, onirique. Elle fait appel aux vers, à une multitude d'images. C'est un voyage halluciné vers un autre monde par l'intermédiaire d'un rouleau tombé du ciel et retrouvé au Népal. " Mon ambitieux délire m'avait fait espérer un trésor dans cette boite de métal, elle contenanait tout un autre univers".

Etrange Science Fiction que ce texte pré-Darwinien, ou bien d'une compréhension très ancienne du Darwinisme, d'un ton qui nous paraît étrange : " Nous avançons; un petit groupe d'individus de la race starienne se présente à nous... Ils sont semblables à nous mêmes... Ce sont bien là les mortels que nous connaissons. Là, comme partout, l'homme est l'homme; la nature jusqu'alors n'a rien produit de plus parfait".


Mais le monde décrit est loin de ressembler au nôtre. C'est une utopie, un essai de description de civilisation rêvée qui se construit sur la connaissance des arts et des sciences. La faune et la flore sont originales. A noter que les hommes sont secondés par une sous-race, les repleux, nés pour la soumission et coupables des pires perversions quand ils tentent de sortir de cet état d'esclavage naturel. Le texte est émaillé de fictions stariennes, lesquelles décrivent toujours les repleux comme fourbes et mauvais, sans rémission. Ces passages sans nuances sont assez surprenants pour le lecteur actuel, qui s'attend toujours à une surprise qui paraîtrait une figure obligée aujour d hui : le bon repleux. Mais il n'existe pas, il n'y a de bon repleux que de repleux esclave et qui se tient à cette condition.

Difficile de dire s'il y a des sous-entendus calculés dans le texte. Defontenay est totalement occupé à la description de son univers onirique et idéal, à sa poésie, son théâtre, son histoire, sa faune, sa flore. Il nous décrit d'étonnants couchers de soleils sur cette planète dans un système qui compte trois étoiles.

Le délire conduit à des descriptions étranges, par exemple sur un satellite, Tassul, vivent des stariens à part, aux moeurs sexuelles surprenantes :

" Mais leur surprise fut grande quand ils découvrirent que les individus avec lesquels ils entretenaient des relations n'avaient point de femmes, mais qu'ils possédaient eux-mêmes les deux sexes, en un mot qu'ils étaient hermaphrodites.
Les Tassuliens, pourvus d'organes propres à l'homme et à la femme, ne devaient pas même pour les besoins de la génération contracter un individu de leur espèce : seuls, et par leurs facultés propres, ils étaient aptes à engendrer et à donner l'être.(...)

Si l'amour des sexes était chose inconnue et impossible à ces peuples, on dit qu'ils trouvaient en eux-mêmes des sources très vives de félicités naturelles. Qui peut comprendre, d'ailleurs, les douceurs de l'amour solitaire, de l'amour de soi, amour toujours fidèle, sans jalousie, sans regrets ? Cependant, la passion la plus constante des Tassuliens est sans contredit la passion de la paternité. L'amour paternel est la vie et le bonheur de cette race. Et comment n'en serait-il pas ainsi ? Exempt des soucis de l'amour conjugal, tous les besoins du cœur trouvent à s'épancher sur leurs enfants. Jamais, comme chez l'homme mâle, un doute rongeur ne vient troubler sa quiétude de père. Mais, de plus, son enfant est engendré de son sang; il est de sa chair à lui seul; il a vécu dans ses entrailles et n'a point été porté et allaité par une femme devenue indifférente ou odieuse".

Texte étrange, multiforme, poétique, délirant, un peu confus, sans narration précise, c'est comme un arrière plan pour une histoire qu'on attend mais ne vient jamais. Une sorte de voyage dans un univers symboliste avant la lettre.
En réalité, c'est aussi cette impression de brouillon qui fascine. Defontenay ne prend jamais, ou semble ne jamais prendre de recul par rapport à son univers. Il le décrit sans jamais commenter ouvertement les mœurs de telle ou telle planète.

Une mine d'idées incroyables, certainement un des premiers textes à imaginer la vie sur d'autres planètes et des sociétés différentes dans des faunes et flores différentes. Étonnant, même si pas génial de bout en bout (loin de là).

Commentaires

Anonyme a dit…
C'est effectivement... jeune !
Fanch a dit…
pfff... c'est que tu n'as aucun sens de l'attitude pionnière solitaire avec des décennies de retard.
Anonyme a dit…
Mais si, mais si... je dis seulement que c'est très jeune (très tôt) pour le genre.
Anonyme a dit…
Le nouveau concept, c'est un billet par semestre ou un billet par an ?

C'est simplement pour ajuster mes visites en conséquence. :o)
Fanch a dit…
Une par cycle Casiiopéen.

Articles les plus consultés