Cormac Mc Carthy - La Route


Petit livre d'anticipation qui fait l'unanimité de la critique qui s'épuise à expliquer que Mc Carthy est le "géant" de la littérature américaine et que le livre est incontournable. Prix Pulitzer, énorme succès de librairie aux Etats Unis, adaptation hollywoodienne en préparation avec stars à la clef (Viggo Mortensen semble t'il).

J'ai cédé à la bête curiosité.

C'est un roman dépouillé, délibérément linéaire comme une route droite qui mène vers la mer, l'espoir. Situé dans un proche futur post-apocalyptique. Tout a été détruit et stérilisé par une catastrophe générale, qu'on devine nucléaire mais ce n'est pas très important. Il s'agit d'une version moderne de l'apocalypse, comme le suggèrent qulques rèves courts des deux protagonistes, un père est son jeune fils.

Ils sont les deux survivants portant la flamme du bien et de l'espoir, marchant avec un caddie dans ce morne univers pétrifié et monochrome gris, ciel et terre, la nature est morte, définitivement. Les quelques autres êtres humains ayant survécu à l'on ne sait quoi et qu'ils croisent sur la route semblent sortis d'un film de Rob Zombie. Il faut survivre, et pour cela piller les quelques rares sources de nourriture encore existantes, des boites de conserve trouvées au hasard des bâtiments branlants qui émergent de la cendre.

Le problème posé est celui du bien et du mal qui semble avoir triomphé. Le seul reste de bien étant cette cellule " père-fils" qui s'efforcent de conserver une règle de morale. Que trouveront t'ils au bout de la route ?

Il semble que ce qui marque les lecteurs de ce livre est sa "radicalité " d'écriture. Mais je trouve qu'il s'agit d'une radicalité tempérée par beaucoup de sentimentalisme, Mc Carthy érige la paternité en valeur suprème du bien et de chaque péripétie, il cherche à nous tirer une petite larme sur l'amour filial. Le livre est très américain et brasse beaucoup de thèmes traditionnels. Il y a la religion, avec l'apocalypse, la bataille du bien contre le mal, le contact avec Dieu, il y a les mythes fondateurs américains, la marche vers la mer, la survie dans un environnement hostile, la conquète et la protection d'une parcelle de terre, la famille comme fondement moral, le thème de la catastrophe écologique finale provoquée par l'homme et une parabole de la société de consommation, l'homme errant avec un caddie dans un univers dépersonnalisé. Et ça évoque aussi Mad Max.

La narration est fondée sur des dialogues minimaux et un système de répétition des situations, avec une variation.

C'est intéressant à lire (et très vite lu), mais je ne trouve pas que cela justifie autant les dythirambes lues partout à son sujet. J'essaierai de lire Meridiens de sang du même auteur pour avoir une autre idée.

Commentaires

Anonyme a dit…
wala pulos imo blog.
Emeric Cloche a dit…
Ah ben ça oui, il y a les mythes américain, mais ils sont morts et dieu semble avoir fermé les yeux sur cette terre morte.

Après il y a le final qui est très survivaliste, mais en même temps dans le monde décrit... Par contre je n'avais pas sentie trop pesant la relation père-fils (quand aux valeurs de la famille qui seraient défendue dans la route, je ne vois pas trop où elles sont, surtout dans le passage de la mère qui préfère mourir ??? Je ne vois pas non plus le côté "la conquète et la protection d'une parcelle de terre" à part peut être dans le cas de ceux qui ont établs leur territoire dans une grande maison et garde des être humain à la cave/garde manger ???). Pour ce qui est du feu, m'est avis qu'il s'agit d'une métaphore de l'humanité, pas tout à fait la même chose qu'un combat du bien contre le mal, c'est un peu plus complexe... Après, pour sûr, McCarthy semble avoir une certaine vision du monde en phase avec une certaine image américaine et traditionnelle... après il faudrait lire ses autres oeuvres. La fin de "La Route" m'a fait un peu tiquer... mais ce n'est pas une petite larme que McCarthy cherche à nous tirer des yeux, c'est surtout une reflexion sur la perte de l'humanité, la fragilité.

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