Jacques Chessex Le vampire de Ropraz
Un bouquin suisse, que j'ai pris par hasard sur une pile parce qu'il vient de sortir et que je trouvais la couverture jolie. Quand même, si j'avais vu que c'était un bouquin suisse, j'aurais hésité (je n'ai pas du lire un seul bouquin suisse depuis Albert Cohen). Mais je vais dire que c'est un suisse civilisé, Jacques Chessex a obtenu le Prix Goncourt en 1973. Autre avantage de ce livre, il est court, à peine un peu plus de 100 pages.
Et pire que tout celà, c'est une sorte d'histoire de tueur en série. Donc j'ai commencé à le lire avec méfiance, mais je dois reconnaître que c'est une réussite - un petit livre intrigant.
L'histoire est basée sur des faits réels en milieu rural, en 1903 : la tombe d'une jeune fille est trouvée ouverte, qui révèle un cas de nécrophilie et de nécrophagie. Grande émotion dans le pays vaudois, une enquète est lancée qui va mener à l'arrestation d'un garçon de ferme un peu limité.
L'ambiance malsaine et médiocre d'une petite ville rurale est bien rendue, avec un style clair et concis. Ce qui met mal à l'aise dans ce livre est sa sobriété et la facilité avec laquelle l'auteur va directement au but, de façon très crue. De plus, le destin du garçon de ferme réserve quelques surprises, dans cette Europe qui attend la guerre de 1914-18.
Un exercice de style réussi de cet auteur que je ne connaissais pas, mais qui est peut-être un peu court pour donner un jugement.
Commentaires
Cela dit, l'obtention du Goncourt est personnellement un critère pour ne pas acheter un livre. :) Pas par principe, mais parce que je sais que les mêmes critères qui ont poussé à son élection risquent de me pousser à en nourrir ma cheminée.
En revanche, si je te dis que Chessex est membre du jury Medicis, tu es rassuré ? :D