Wolpe ! Opéra Bastille


Un spectacle très intéressant sur le compositeur Stefan Wolpe monté à l'amphithéâtre Bastille, narration à la première personne d'un personnage qui serait presque Stefan Wolpe lui-même, construit sur la base de témoignages, de lectures connues du compositeur et de documents contemporains.

Pour avoir le privilège d'assister à ce petit évènement, il fallait s'aventurer dans les sous-sol de l'Opéra, donnant un peu le sentiment d'appartenir à un groupe de comploteurs s'éloignant du flux du public allant assister à un spectale de chorégraphies de Balanchine. Etrange. L'amphithéâtre accueillait une petite centaines de personnes aventureuses, venant écouter un spectacle mystérieux autour d'un compositeur quasi-inconnu.

C'était passionnant, vraiment. Une narratrice qui pouvait chanter en voix naturelle, Viviane De Muynck et qui était à la fois Monsieur Loyal, Stefan Wolpe et l'interprète de Stefan Wolpe, un ténor lyrique, Gunnar Brandt, animateur de cabaret, chanteur révolutionnaire et ténor poétique et enfin un pianiste, Johan Bossers, soliste et accompagnateur des deux autres.

C'est que Stefan Wolpe aurait sans doute nécessité encore plus de monde et de talents différents. C'est un compositeur polymorphe, qui semble personnifier les courants artistiques radicaux du XXème siècle à lui seul. Il sera tour à tour et à la fois théoricien de l'art, juif, communiste, militant sioniste, compositeur de cabaret, dodécaphoniste, militant radical.

Le spectacle donne un petit aperçu du personnage désespéré, rejeté de tous les lieux dans lequel il se réfugiait - Wolpe était un enfant terrible incontrôlable et imprévisible.

De sa période " Weimar", il reste surtout une partie de son oeuvre pour piano, dodécaphoniste sans concessions. Ensuite, des poémes en musique, des chants traditionnels juifs, du jazz...

Le spectaccle, vivant et bien fait, m'a fait découvrir un inconnu total, j'essaierai éventuellement de creuser si j'en ai l'opportunité - mais on ne peut pas dire que la discographie soit pléthorique...

Commentaires

Anonyme a dit…
Oui, c'est un compositeur très stimulant, mais je ne suis pas sûr que la promotion ait été bien faite, déjà.

(Vu les affiches d'ambiance citadine et le nom du spectacle, beaucoup ont dû croire à une reprise de 'Wolf'...)

Bonne idée, peut-être, que l'initiation vaguement narrativisée, mais ça n'a manifestement pas fait beaucoup de bruit. Dommage, vraiment une réhabilitation passionnante.
Fanch a dit…
Exact qu'il fallait vouloir y aller. Aux guichets, on m'a demandé ce que c'était en vendant mon billet - ils se demandaient si c'était de la danse.

Le spectacle était bien fait, mais visiblement ne donnait à entendre qu'une partie de la musique de Stefan Wolpe. Et insistait de façon exclusive sur l'engagement communiste de Wolpe, se contentant de faire allusion aux autres engagements de sa vie.

Et la narration mélangeait textes de Wolpe et d'autres personnes, suscitant une petite gène quant à savoir ce qui sortait vraiment de la bouche de Wolpe et le reste.

Au final, on se posait la question de savoir si Wolpe avait existé ou s'il était personnage de fiction. Curieuse impression.
Anonyme a dit…
Ah oui, dommage, ça...

Triste, parce que c'était une excellente initiative de promouvoir sa musique tout à fait intéressante.

Mais avec Mortier, il y a forcément un demi-quintal de politique dans le coin...
Anonyme a dit…
zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
Anonyme a dit…
Tac tà tac tà tac tà tac tà

(quest'è 'l tempo che passa...)

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